mercredi 16 novembre 2016

Le Saint-André des Arts projette la Trilogie de Martin Ziegler






















 










Trilogie M. Ziegler
Une forme de mythe moderne où la poésie sort vainqueur dans toute sa gravité, sa beauté, sa rigueur et son absence de faux-espoirs. Les trois films se situent dans un espace où une guerre, lointaine, non vue, semble une menace sourde, plus imprécise que l’abîme personnel devant lequel se trouvent les personnages.

Gon’(Alice)
Refus de créer, retour sur les lieux de l’enfance, les lieux de la blessure, tentative de se taire, de revenir à la dignité de l’enfant, qui accepte sa solitude devant ce qui l’effraie, le blesse ou l’éblouit, le personnage d’Alice opère un retour en soi et en sa blessure, elle renonce à l’art, à sa tentative de réparation qu’était l’acte de peindre et choisit de sombrer dans sa blessure.

With Out
Refus de parler, le personnage depuis longtemps, peut-être toujours, a refusé de parler, il n’en a jamais senti la nécessité, même si les autres autour de lui se sont abîmés à son mutisme. Désormais seul, ses pas l’ont conduit à une bâtisse en ruine, où les pierres semblent faites de lumière, où le silence qui l’enserre le plonge dans le passé, le rêve et la répétition de gestes quotidiens, expiatoires, comme la visite au cheval délaissé, ami sans demande, avec qui partager une pomme, un contact, une caresse. Tour à tour, réel, fantasme, souvenir, les images, les sons, la musique se fondent en une unité, une densité et une simplicité lumineuses.

VWaR
Refus d’abdiquer. Dans un univers où plus rien ne semble subsister, la ville est désertée de ses bruits, les objets sont abandonnés dans des lieux détruits, quelques personnages errants se joignent petit à petit les uns aux autres dans une marche vers autre chose, où ils trouveraient de quoi nourrir leurs corps affamés et comprendre quel sens donner à leur survie. Alors que le temps semble incapable de refermer leurs blessures, alors que leur marche ne leur permet de trouver que de maigres aliments, c’est la tendresse qui s’empare de ces êtres qui révèlent leur capacité de soutien et d’amour. Leur quête paraît aboutir à un vaste domaine où une femme solitaire semble détenir des réserves de nourriture sans limite et le secret qui donnerait réponse à leurs questions, mais cette rencontre dans son mystère bienveillant ne permet pas de stopper la quête qui reprend – sans objet, sans nom, sans sens ?

Il y a dans ces trois films de Martin Ziegler un travail de l’image pictural. Cadrage, lumière, matière. Qu’ils s’attachent à un visage, à un corps, au paysage, tous les éléments de l’image composent un langage cinématographique complexe, signifiant, émouvant. L’image, le mouvement et le son, la musique parfois, créent un langage d’une telle acuité que la parole ne semble presque plus nécessaire et c’est avec très peu de mots que nous touchons les différentes dimensions esthétique, philosophique, mystique, psychanalytique et artistique contenus dans cette trilogie.


Sélection Les Découvertes du St-André
du 3 février au 1er mars 2016

Le St-André des Arts
30, rue St-André des Arts
75006 Paris
Métro St Michel ou Odéon lignes 4,10 
RER B et C - St Michel
Bus 21, 24, 27, 38, 85, 96

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