Il y a des scènes que la langue ne semble pas permettre
d’exprimer. Nous en gardons des images muettes, inscrites dans le silence de
nos histoires familiales, nos fantasmes, nos culpabilités, comme des événements
qui ont imprimé leur fer dans notre existence, notre inconscient.
Le mot n’a pas la force matérielle de la chose qu’il
désigne, c’est un fait qui semble entendu. Pourtant, ici, l’écriture nous
frappe en pleine tête et en plein cœur. Les images révélées par Martin Ziegler
s’enchaînent, chacune telle une apparition, inattendue et saisissante. C’est
que chaque mot du texte travaille dans un réseau
au maillage en trois dimensions, où résonne son étymologie,
ses rapports à une autre langue, à un autre mot, un autre sens, un autre
auteur, son écho à ce qui n’est pas, dans un rythme qui ne décrit pas mais fait
jaillir l’image, puissante, qui s’impose.
Au cœur des images, surgit une série de figures féminines,
absolues, inoubliables, terribles ou sublimes, d’une souveraineté de martyr,
d’une beauté toute d’amour.
Par son essence même, ce texte travaille avec tout le corpus
de la mystique, dans une écriture qui entraîne le lecteur de la vision la plus
précise au mystère le plus ardu et dans lequel l’auteur semble dire : LiS, comprendre est pour après – de surcroît.
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